Joseph Arakel, président du GIE Tempo One

L. M. : Qu'est-ce que le GIE Tempo One exactement, est-ce un groupement de transporteurs ?
Joseph Arakel : Oui, mais pas tout à fait sur le modèle des principaux groupements bien connus. Je suis président d'Arenc Logistique, une holding qui regroupe une quinzaine d'entreprises de transport et de logistique en France (GTRA, GTRI..). Afin d'avoir une meilleure visibilité auprès de nos clients et de nos partenaires financiers, mais aussi un fonctionnement juridique plus simple, nous avons créé il y a deux ans le groupement d'intérêt économique (GIE) Tempo One pour placer Arenc Logistique et ses filiales sous une même enseigne. Le choix d'un GIE est le moyen juridique le plus rapide pour donner à ses membres la même étiquette, le même label, et ainsi les fédérer. Ce GIE constitue la dernière étape avant une restructuration juridique prévue qui s'attachera à créer une structure unique regroupant tous ses membres. Nos clients sont principalement des grands groupes européens évoluant dans divers secteurs d'activités de produits et d'équipements comme Continental, Euromaster, Pirelli ou PepsiCo... Pour se développer le GIE s'appuie sur son réseau de membres en utilisant une quinzaine de plateformes, dont certaines sont mixtes, mêlant activités de transport et de distribution et prestations logistiques.

L.M. : C’est cette nouvelle stratégie qui a fait l’objet de votre récente convention interne ?
J. A. : Lors de cet événement qui a réuni quarante-cinq cadres (directeurs de site, directeurs financiers, directeurs d'agence....) de chacune des entreprises membres du GIE, nous avons travaillé sur une autre manière de collaborer, davantage basée sur une structure non pyramidale de décision et de responsabilité. Nous avons mis l'accent sur la responsabilité de chacun par rapport au fonctionnement d'un site, sur la prestation logistique ou l’exécution d’un dossier transport. Chaque entreprise membre du GIE constitue un producteur de valeur ajoutée lié à un ensemble. Il s'agissait d'harmoniser nos modes de fonctionnement et de management au sein de chaque entité. La convention a aussi été l'occasion d'échanges et de rencontres des cadres afin de mieux se connaître et de se solidariser pour accompagner ensemble la croissance du GIE.

L.M. : Quels sont les principaux axes stratégiques de développement de Tempo One ?
J. A. : Nous voulons croître dans la prestation logistique en apportant de l'innovation technologique dans la gestion informatique des flux et leur traçabilité qui demande des outils et des méthodes de dernière génération. Pour cela, nous nous appuyons sur les compétences d'un comité de pilotage, d'un bureau d'études et méthode et d'un pôle informatique. Ainsi, le process sur mesure de retour d'information via un système intégré nous permet de maîtriser un seul flux d'information en temps réel. Et chaque prestation est contrôlée de façon proactive par notre service client centralisé basé à Marseille. La gestion informatisée via des WMS de chacun des entrepôts de nos membres a été harmonisée par notre partenaire Teliae, qui centralise tout.
Notre volonté d'innovation passe aussi par l'automatisation des process. C'est ce que nous avons fait sur notre nouvelle plateforme de Fos, dédiée à un distributeur de chaussures où tout a été automatisé, les entrées des produits, les préparations de commandes et les expéditions. Pour ce faire, nous avons déboursé 3 millions d'euros. Au total, Tempo One aura investi 8 millions d'euros en 2014 dans la modernisation de ses activités logistiques. On met donc les moyens pour croître dans ce domaine, avec l'objectif d'atteindre 30 millions de chiffre d'affaires d'ici à 2017, contre 15 millions aujourd'hui.
L'autre axe de développement est l'Overseas, dans lequel nous souhaitons nous lancer. Tempo One va ainsi se positionner sur des appels d'offres pour la gestion de flux internationaux avec l’Europe ou le reste du monde.