Pétroliers en attente en rade de Fos : la facture atteint 9 M$ pour Esso 

Dès l’annonce du confinement, l'opérateur des terminaux pétroliers Fluxel a restreint ses effectifs dans le cadre d’un plan de continuité d’activité. "Les quatre sites alimentés par le port de Marseille continuent de tourner, les navires arrivent mais sont confrontés au manque d’effectif de Fluxel", explique directeur de la raffinerie.

Crédit photo NBC
Les navires pétroliers sont contraints d’attendre plusieurs jours, voire des semaines au large, avant de pouvoir décharger leurs cargaisons de brut, en raison du manque d'effectifs chez l'opérateur des terminaux pétroliers, Fluxel. A 50 000 $ le jour d’attente, imposé par l’armateur au raffineur, la facture est salée. A Fos, le surcoût atteint 9 M$ pour Esso. La situation ne fait qu’aggraver les difficultés des raffineries, confrontées à la chute abyssale de la demande d’essence et à l’effondrement du prix du baril.

2020, annus horriblis pour les raffineurs. Stena Imagination, Bahra, Minerva Kithnos, Eagle Bintulu… Parmi les quinze navires stationnés au large de Fos et de Lavera ce 28 avril, neuf super tankers attendent sur rade, les cuves pleines de brut en provenance du Kazakhstan, des États-Unis ou d’Afrique… "Chaque jour d’attente sur rade représente un coût de 50 000 dollars. De janvier à fin mars 2020, j’ai dû payer 9 millions de dollars de surestaries, contre 1 million habituellement maximum pour un trimestre. Ce sont 8 millions de perdus et que je ne pourrai pas investir dans l’outil de raffinage. Une perte pour l’économie française, ces navires étant immatriculés à l’étranger", déplore, ce 28 avril, le directeur de la raffinerie de Fos-sur-Mer, Stefaan Van Severen, qui va devoir reporter ses travaux de maintenance sur un grand bac. 

Après les grèves, 15 jours de répit 

Bien avant la survenance de l’épidémie de Covid-19, les terminaux pétroliers de Fos ont été bloqués en janvier par la main-d’œuvre portuaire en lutte contre la réforme des retraites. A la différence des navires de ligne régulière, qui ont pu décharger leurs conteneurs à Gênes ou Barcelone, Fos est une place captive pour le pétrole.

Les navires n’ont d’autre choix que d’attendre un poste à quai à Fluxel, terminal dont l’actionnariat reflète une réforme portuaire inachevée, le Grand port maritime de Marseille (GPMM) ayant toujours 66 % des parts. A peine remis de deux mois de blocage, les clients du port n’ont eu que 15 jours de répit avant que le coronavirus ne se globalise à la planète, atteignant la France en janvier.  

20 jours d’attente en mer et 10 jours à quai

Dès l’annonce du confinement en France le 17 mars, l'opérateur des terminaux pétroliers Fluxel a restreint ses effectifs dans le cadre d’un plan de continuité d’activité. "Les quatre sites alimentés par le port de Marseille continuent de tourner, les navires arrivent mais sont confrontés au manque d’effectif de Fluxel, explique Stefaan Van Severen. Les bateaux attendent plus de vingt jours pour accéder aux terminaux et, une fois connectés, il faut compter une semaine à 10 jours pour décharger la cargaison contre trois jours en temps normal. Le personnel de Fluxel monte à bord du pétrolier pour connecter les bras de chargement au pétrolier et il y a un minimum de personnel autour du navire pour assurer la sécurité des opérations. Si les effectifs ne sont pas réunis, Fluxel arrête le pompage."

Ainsi par exemple, "le shift de cette nuit ne sera pas opéré à Fluxel, à Fos", précise la direction du GPMM. Depuis le confinement, le raffineur a réduit sa production de diesel de 30 % et de 60 % pour l’essence. Signe de ce coup de frein, les importations de pétrole brut sur le port de Marseille-Fos ont chuté de 68 % en mars 2020, pour s’établir à 2 554 tonnes.  

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