À Hambourg, les autorités portuaires et la municipalité sont en conflit au sujet de la fumigation des conteneurs. En un an, les quantités de fluorure de sulfuryle utilisées à cet effet dans le port de la ville ont été multipliées par quatre, soit 203,7 tonnes, alors que ce gaz est réputé 4 090 fois plus toxique pour l’environnement que le CO2. Les autorités environnementales de la ville réclament donc l’interdiction de ce gaz dans le port, accusant les autorités portuaires, HHLA, de ne pas les avoir informées à temps de l’augmentation massive de la consommation en 2019.
Vingt espaces de fumigation inaugurés
HHLA rétorque de son côté que l’augmentation de la consommation est liée à une modification de la législation en vigueur, notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande, qui demande aux ports européens de pratiquer la fumigation des conteneurs d’exportation se rendant de l’autre côté du globe. La filiale spécialisée d’HHLA, Unikai, inaugurait donc en septembre vingt espaces de fumigation, avec l’autorisation des autorités environnementales de la ville, et après avoir reçu le feu vert des pompiers, de la police, de l’office chargé de la protection du travail, des responsables de la santé, de ceux de la consommation et de l’institut pour l’hygiène et l’environnement de Hambourg. Une nouvelle autorisation était accordée en octobre pour le terminal d’Altenwerder (CTA).
Pas d'alternative
Les autorités portuaires, dont les revenus sont vitaux pour la ville, se sentent injustement accusées et rappellent qu’une interdiction mettrait fin à tout trafic "vers les pays qui imposent la fumigation pour détruire les nuisibles", en l’absence d’alternative au fluorure de sulfuryle. Le bromométhane, jadis utilisé pour la fumigation, est interdit dans l’Union européenne depuis 2006. Les armateurs redoutent la délocalisation de certaines activités du port de Hambourg vers Anvers, notamment pour l’exportation de bois.