Forwardis est la marque sous laquelle la branche SNCF Logistics compte réunir et développer l’action de ses cinq filiales de commission de transport ferroviaire : en France, la société Forwardis SA regroupe Ermechem, Ecorail et pilote Captrain UK, tandis qu’en Allemagne, Forwardis GmbH regroupe désormais Ermefret et Captrain Solutions. La plupart de ces sociétés de commission de transport travaillaient sur des marchés spécifiques : chimie, déchets, BTP, produits pétroliers, engrais.
Édouard Laverny, directeur général de la nouvelle entité, explique que le projet de Forwardis est d’installer une marque européenne capable de travailler plus particulièrement sur trois marchés du transport : les vracs solides (céréales, granulats...), les vracs liquides (chimie, produits pétroliers) et les biens manufacturés et industriels, en créant un réseau international qui permettra tout à la fois d’améliorer la puissance d’achat de capacités en jouant sur "l’effet volume" et d’augmenter les possibilités d’un plan de transport plus global reposant sur la mise en synergie des différentes entités.
Augmenter la part de marché du ferroviaire
"Nous travaillerons avec tout le monde", insiste Nicholas Giraud, Pdg de Forwardis SA, qui rappelle qu’un commissionnaire est un assembleur de moyens, engagé auprès des chargeurs par une obligation de résultat. L’assemblage, en l’occurrence, portera sur des moyens de traction ferroviaire achetés dans le groupe SNCF ou pas, sur une zone géographique centrée sur l’Europe continentale jusqu’aux portes de l’Asie puisque, par exemple, l’entreprise traite déjà des flux de phosphore jaune depuis le Kazakhstan.
Les prestations peuvent inclure la fourniture de wagons ou de conteneurs (y compris la gestion de leur entretien pour la partie ferroviaire), mais aussi des pré et post-acheminements routiers, du transport combiné et du transport fluvial en cas de besoin.
En 2015, les sociétés qui constituent désormais Forwardis ont affrété près de 720 000 tonnes de transport fluvial. Cette stratégie, toujours selon les dirigeants de Forwardis, devrait permettre d’augmenter la part de marché du ferroviaire et de favoriser le report modal, plutôt sur des trafics de vrac et des flux, dont l’unité de base ne peut descendre en dessous du wagon.
L’objectif est d’abord de reprendre des trafics à la route en organisant, par exemple, au travers d’un contrat de commission de transport, l’action de plusieurs opérateurs ferroviaires qui n’auraient pas pu traiter individuellement la totalité des flux pour des ports ou des groupements de coopératives céréalières.
Une démarche novatrice
Clairement, dans un premier temps, les produits conditionnés ou de grande consommation ne sont pas dans le champ. En revanche, Forwardis se fait fort d’organiser des groupages de wagons là où cela sera nécessaire pour accrocher des trains d’axe ou encore d’inclure les prestations de multilot-multiclient dans ses assemblages, si elles répondent aux besoins d’un contrat.
Cela n’est pas sans intérêt ni pour les chargeurs, ni pour Fret SNCF. Car, pour ce dernier, Forwardis devient un client qui fait son affaire de la complexité relative de l’offre wagon isolé. Pour les chargeurs qui ne l’auraient pas maîtrisée en direct de leur côté, ces mêmes chargeurs obtiennent une garantie de résultat et de prix auprès du commissionnaire qui assume le risque remplissage des capacités retenues par anticipation.
La démarche est assez nouvelle pour le fret ferroviaire en France mais elle est séculaire dans la commission de transport international aérien ou maritime qui, au passage, sont des métiers que l’on trouve aussi dans le groupe SNCF, chez Geodis.