Le tissu logistique du Nord Isère passé au crible

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Laurent Lamatière, coprésident du Pil’es, lors de la restitution de son étude sur le tissu logistique nord-isérois.

Crédit photo DR Caroline ALLIES/PIL’ES
Une enquête réalisée auprès d’une centaine d’acteurs de la logistique implantés en Nord Isère lève le voile sur l’organisation interne du secteur sur ce territoire. Place forte de la logistique, ce territoire est le deuxième pôle logistique après l’Île-de-France.    

Deuxième pôle logistique après l’Île-de-France, avec plus de 2 millions de mètres carrés d’entrepôts, le Nord Isère est une véritable place forte de la logistique. Un rang désormais bien accepté par les riverains et une grande majorité des élus locaux. À tel point que ces derniers se préoccupent de plus en plus de créer des conditions favorables au développement de la filière logistique.

L’étude, tout juste livrée par le Pil’es (Pole d’intelligence logistique Europe du Sud) et commanditée par la CAPI (Communauté d’agglomération des Portes de l’Isère) auprès d’une centaine d’entreprises industrielles et de logistique du territoire, va justement dans ce sens. Réalisée en 2015 par entretien direct après de 96 (sur un total de 131) responsables de sites exerçant des activités logistiques au sein d’entrepôts de plus de 1 000 m², elle permet de mieux appréhender l’organisation interne des acteurs de la logistique.

"Cette étude nous permet de mieux connaître l’ensemble des acteurs et surtout de nous mobiliser pour les accompagner dans leur développement", résume Laurent Lamatière, coprésident du Pil’es, qui ajoute, "c’est aussi un outil de marketing territorial qui nous aide à montrer que la logistique, ce n’est pas seulement des camions".

Des équipements performants et en mutation

Au-delà de la connaissance plus fine du tissu local et de la typologie de ses acteurs, les auteurs de l’étude ont analysé les équipements des entrepôts nord-isérois. 4 % ont des convoyeurs, 16 % possèdent des palettiseurs, 8 % sont équipés de transtockeurs, 99 % utilisent des chariots de manutention motorisés dont le parc est estimé à environ 3 000 engins.

La très grande majorité sont électriques, 22 % ont aussi quelques chariots thermiques et un seul établissement utilise une flotte fonctionnant à l’hydrogène. Enfin, 18 % disposent d’autres équipements spécifiques et 80 % exploitent un système d’information (48 % de radiofréquence, 14 % de fréquence vocale, 14 % de code-à-barres et 4 % de RFID, ou radio-identification).

Parmi eux, 36 % envisagent de le faire évoluer à court terme. Signe que la logistique est un secteur où les investissements restent dynamiques. Un passage obligé puisque l’étude place la modernisation et la mécanisation des entrepôts comme l’évolution majeure des prochaines années. Les acteurs du Nord Isère estiment également que la concentration des opérateurs et les mutualisations (notamment du transport), la personnalisation et diversification de l’offre au client et la croissance et développement du e-commerce seront aussi des évolutions marquantes de ces prochaines années.

Les difficultés de recrutement persistent

Un autre enseignement de l’étude du Pil’es réside dans une analyse fine du volet social. Dans ce domaine, on peut presque parler de tension. En effet, malgré un bassin d’emploi important et formé, 60 % des établissements rencontrent des difficultés de recrutement (en baisse de 10 % par rapport à 2008), majoritairement sur les postes de caristes et de préparateurs de commandes, et un peu plus marginalement sur les chefs d’équipes.

Le turnover annuel moyen sur les CDI atteint 7,8 %. Les principales difficultés exprimées sont de trouver des personnes motivées, qualifiées et de les fidéliser, notamment sur les métiers en tension pendant les périodes estivales et de fin d’année.

Pourtant, les efforts ne manquent pas. 85 % des établissements (pour 91 % des salariés) ont mis en place des procédures d’accueil, d’intégration et d’accompagnement des nouveaux entrants. 79 % des établissements répondants affirment mener des actions pour l’amélioration des conditions de travail. Ils travaillent en majorité sur cette problématique avec la médecine du travail et le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail – CHSCT (environ 60 % chacun).

Mobilisation

Désormais bien au fait de la réalité du secteur et donc des besoins, les acteurs institutionnels entendent se mobiliser. Sur le front de l’emploi, cette étude conforte le Pil’es dans l’organisation tous les deux ans de Logistic Expo, salon dédié aux métiers, à l’emploi et à la formation en logistique.

"La thématique RH est récurrente, l’humain est essentiel au sein des entrepôts, nous allons continuer de nous investir sur ce sujet, car les besoins d’aujourd’hui seront très différents de ceux de demain", explique le coprésident du Pil’es, qui pilote, au niveau national, une démarche expérimentale de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriale (GPECT), visant entre autres à définir les nouveaux métiers de la logistique et à travailler sur les problématiques de recrutement.

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