Il sera opérationnel dans moins de trois mois. Situé sur le canal Escaut à grand gabarit, le nouveau terminal à conteneurs de Bruay-sur-Escaut/Saint-Saulve (Nord) devrait à terme transformer la logistique du Valenciennois. Grâce à ce nouvel équipement exploité par Contargo Containers Escaut Services (CCES), le port public peut désormais se positionner dans l’hinterland du range Nord, "sachant qu’Anvers, Zeebrugge, Gand et Rotterdam, souvent saturés, sont à la recherche de plates-formes intérieures de délestage", souligne Francis Aldebert, président de la CCI Grand Hainaut.
Un projet suivi de près par les chargeurs
9,5 millions d’euros ont été investis. "Cette infrastructure était attendue par les acteurs industriels et logistiques du secteur. Le projet est emblématique du dynamisme du territoire", renchérit Valérie Létard, présidente du syndicat mixte et de l’agglomération Valenciennes Métropole. Les chargeurs des environs comme Michelin, Alstom, Bombardier, Vallourec, PSA, Oxylane, Mercedes-Benz ou encore Toyota ont en effet suivi de très près le projet.
Un marché potentiel de 105 000 EVP par an
Actuellement, les cinq quais du port public transbordent chaque année 750 000 tonnes de marchandises (essentiellement du vrac agricole, métallurgique et déchets divers). Le nouveau terminal est dimensionné pour 85 000 EVP par an. Selon la CCI, "des études estiment le marché potentiel à 105 000 EVP annuels dans un rayon de 50 km autour de Valenciennes". Une extension permettrait d’atteindre 120 000 EVP d’ici 10 ans.
Stockage de plus de 650 EVP en instantané
Grâce à son avant-bec, le terminal de type rhénan, d’une hauteur utile de 12,5 mètres, pourra décharger deux barges stationnées à couple sur son quai de 114 mètres de long. L’engin, a minima, réalisera 15 mouvements par heure. Le portique possède un empattement de 40 mètres, permettant le stockage de plus 650 EVP en instantané. Les conteneurs jusqu’à 30 tonnes pourront se superposer jusqu’à trois hauteurs. "Notre gabarit est classé 5a, pour des bateaux avec un tirant d’air de 5,25 mètres, sur des parcours de la Belgique à Dunkerque", indique Gauthier Hotte, directeur du syndicat mixte Docks Seine Nord Europe, maître d’ouvrage du port à conteneurs. "Nous nous battrons pour passer en 5b afin d’obtenir un tirant de 7 mètres." Pour cela, seuls six ponts devraient être relevés jusqu’à Mortagne-du-Nord dans le cadre du prochain contrat de plan État-région. "Nos voisins travaillent sur le pont de Tournai, dernier obstacle jusqu’à présent."
Pression pour la réouverture du canal Condé-Pommerœul
Prochaines étapes, la construction du contournement routier vers l’A23 et surtout la réhabilitation de la ligne ferroviaire Valenciennes-Mons. "Elle permettrait, par exemple, aux trains chargés de tubes métalliques fabriqués par Vallourec de ne plus avoir à remonter vers Lille pour rejoindre Anvers, précise Valérie Létard. Elle maintient la pression pour la réouverture du canal Condé-Pommerœul, qui permettrait la liaison plus rapide avec la Wallonie voisine, vers Charleroi et Liège. La préfecture nous a assurés que cet aménagement faisait partie des priorités du prochain contrat de plan État-Région."