Dominique Bellec, directeur de la plate-forme industrielle Courrier de Marseille-Provence-Alpes

Logistiques Magazine : Vous venez d'engager 17 millions d'euros sur votre site de Vitrolles. Quels changements en attendez-vous ?
Dominique Bellec : La plate-forme industrielle Courrier de Marseille-Provence-Alpes construite à Vitrolles en 1998 s'est engagée voilà deux ans dans un processus d'automatisation avec l'acquisition de 13 machines afin d'améliorer les délais de livraison. Un investissement de 17 millions d'euros, inscrit dans le cadre d'un programme de 32 M€ destiné à moderniser les équipements de La Poste dans les Bouches-du-Rhône. Elles sont capables de traiter 14 lettres par seconde. Désormais, 90 % du courrier, soit 2 à 3 millions de plis par jour, est traité de façon automatisée. Le reste, qui ne peut être lu par les caméras, est traité manuellement. Le courrier, une fois corrigé, repart dans les machines de tri.
Le département était connu pour sa qualité de service dégradée. Ce n'est plus le cas aujourd'hui puisque nos résultats sont identiques aux chiffres nationaux. Nous avons désormais atteint une plus grande fiabilité et régularité, critères importants puisque nous sommes engagés sur des délais de livraison auprès des sociétés de marketing direct. Et lorsqu'un particulier poste une lettre, le destinataire la reçoit le lendemain. Notre système de pilotage des flux permet en outre d'avoir une gestion prévisionnelle du courrier et de faire des prévisions de trafic.

L.M. : Comment est organisé le centre de tri de la région ?
D.B. : Sur le site des Estroublans, à Vitrolles, nous avons un hall de production de 10 000 m2 et un autre site de 4 500 m2, sur la zone industrielle des Arnavants, qui traite les 800 000 lettres quotidiennes de la ville de Marseille. Notre superficie totale fait trois fois celle du stade Vélodrome ! Il s'agit de la plus grande plate-forme de province. Les deux sites fonctionnent 24 h sur 24, 6 jours sur 7. La plate-forme industrielle Courrier de Marseille-Provence-Alpes traite également le courrier des Hautes-Alpes, des Alpes-de Haute-Provence, entreprises comme particuliers, et le courrier des entreprises du Vaucluse, du Var et des Alpes-Maritimes.
Sur l'aéroport de Marseille-Provence, deux avions sont positionnés tous les jours pour les acheminements vers Paris et la Province car le courrier part en camion sur une zone qui va de Montpellier à Lyon. Pour livrer Bordeaux depuis Marseille, nous passons par Paris.

L.M. : Quel est l'impact de l'arrivée de ces machines de tri sur l'emploi ?
D.B. : Comme vous le savez, La Poste ne licencie pas et ne met pas ses salariés au temps partiel comme cela se pratique dans les postes étrangères ! Notre politique repose sur le CDI à temps complet. Nous accompagnons les agents à travers un plan de formation et un développement de compétences pour conduire les postiers d'aujourd'hui à occuper de nouveaux emplois tels que contrôleurs qualité, techniciens, pilotes de production. L'ensemble des salariés a bénéficié d'une formation. Sur les deux sites nous employons 650 personnes et, en 2011, nous avons recruté 90 personnes pour le traitement et la distribution du courrier.