En clôturant la conférence nationale sur la logistique mi-juillet 2016 le ministre des Transports, Alain Vidalies, avait annoncé pour début 2016 un programme stratégique qu’il avait baptisé "France logistique 2025". Il vient de dévoiler une partie du contenu de ce plan.
"Le mois de mars 2016 met à l’honneur la logistique, a-t-il déclaré lors de la journée d’inauguration de la SITL. J’étais ce matin au Conseil Stratégique de l’Attractivité qui portait sur le thème "La France plate-forme logistique d’exportation mondiale".
Il a réuni autour du Président de la République des dirigeants d’entreprises internationales implantées en France ou qui souhaitent s’implanter. L’objectif a été d’affirmer la volonté de la France d’être une plate-forme attractive et importante dans les échanges mondiaux en tant que porte d’entrée de l’Europe.
13e rang mondial
Globalement il s’agira de mettre en œuvre les 300 mesures proposées par les groupes de travail de la conférence nationale en vue de participer à l’amélioration de la compétitivité de l’économie française au travers d’une plus grande efficacité des organisations logistiques des entreprises, des collectivités territoriales, tout comme celle des points de liaisons avec l’économie mondiale que sont les ports et les aéroports.
"Si nous possédons de nombreux atouts, nous sommes également conscients de nos faiblesses, admet Alain Vidalies. La France est classée au 13e rang mondial selon l’indice de la Banque Mondiale (en 2014), avec une volonté de progresser nettement dans le classement. La mise à jour de l’étude réalisée tous les deux ans devrait être publiée vers la fin mai 2016. Nous serons donc particulièrement attentifs à l’évolution de notre position."
Haut Conseil de la logistique
Pour mener à bien cette ambition, le ministre a annoncé la création d’un Haut Conseil de la logistique réunissant des représentants de l’État, des parlementaires, des représentants des collectivités territoriales et des acteurs économiques. Cette instance aura un rôle de gouvernance de ce qu’Alain Vidalies a appelé "la filière logistique" en France.
Dans le même temps, un comité de filière "logistique" sera constitué au sein de la Commission nationale des services chargée de la simplification administrative au ministère de l’Économie de l’Industrie et du Numérique. Alain Vidalies a indiqué en outre que l’État prendra sa part dans les domaines qui lui incombent au travers d’une vingtaine de plans d’action dans l’emploi et la formation, dans la création d’un CCS (cargo comunity system) unique.
Mise en place d’un référentiel RSE unique
Le ministre a d’ores et déjà annoncé l’extension de l’autoliquidation de la TVA et la mise en place d’un référentiel RSE unique pour la logistique en concertation avec les professions concernées. On est encore loin des centaines de mesures annoncées, mais la vertu de cette nouvelle gouvernance de filière est de créer un lieu de concertation entre le politique et les entreprises.
De cette façon, chaque dossier a une chance d’être traité au bon niveau de décision, en réunissant les acteurs concernés. Le pragmatisme de la démarche semble plutôt bien accueilli par nombre des organisations professionnelles qui ont été associées à la préparation de cette stratégie dès avril 2014. "Aujourd’hui, personne ne peut vivre sans logistique ! assure le ministre. C’est pourquoi nous devons pleinement investir ces enjeux et savoir les faire partager. Soyons donc mobilisés et déterminés pour avancer ensemble chacun à notre échelle, plus vite et plus loin, et ainsi relever ensemble le défi de France Logistique 2025."
Les 4 ambitions du plan d’ation du gouvernement
1. Faire de la France l’un des cinq premiers leaders mondiaux de la logistique en développant des territoires stratégiques au cœur de la dynamique logistique et d’une offre multimodale diversifiée ;
2. Valoriser les atouts humains, physiques et immatériels de notre pays par la promotion et le développement du capital humain, une efficacité croissante de nos solutions, nos techniques et nos organisations logistiques ;
3. Préparer l’avenir dans le cadre de la transition numérique pour qu’elle soit porteuse de performance logistique. Il s’agit d’imaginer pour mieux anticiper le futur de la logistique. Nous constatons que les mutations sont déjà engagées, qu’elles interviennent plus rapidement et plus fortement qu’elles pouvaient être imaginées. Ce qui nous amène collectivement à apprendre et développer une agilité pour nous adapter ;
4. Utiliser la chaîne logistique comme levier de transformation du comportement des acteurs économiques et de la transition énergétique par la promotion de solutions et infrastructures logistiques à haute qualité environnementale, de nouvelles offres et services logistiques à la fois plus performants mais aussi plus sobres en énergie et en faisant de la logistique un élément clé des politiques industrielles et des services.