Depuis février dernier, la logistique d’Airbus est connectée. L’avionneur peut désormais suivre en temps réel plusieurs centaines de caisses navettes, contenant ses pièces et sous-ensemble de pièces d’avion destinées à alimenter ses usines de production, puis d’assemblage réparties en Europe, depuis sa myriade de fournisseurs mondiaux.
Un suivi précis en temps réel
Pour cela, Airbus s’appuie sur la solution Stickntrack de la start-up belge Sensolus qui consiste à recueillir et à traiter les informations de localisation transmises par une balise émettrice fixée sur chaque caisse navette, via le réseau télecom de l’entreprise toulousaine Sigfox, spécialiste de l’Internet des objets (IoT).
"C’est la solution de géolocalisation d’actifs mobiles la mieux appropriée à nos flux logistiques, indique Daniel Girardot, chef de projet nouvelles technologies appliquées à la logistique chez Airbus. La maturité de cette technologie IoT et l’intelligence embarquée nous ont convaincu en apportant un suivi en temps réel précis de nos caisses navette et une optimisation continue de leur utilisation. D’autant que la solution permet aussi de localiser nos supports logistiques sans la nécessité de mise en place d’une infrastructure spécifique, puisqu’elle s’appuie sur le réseau télécom existant Sigfox".
Analyser les flux pour les optimiser
Concrètement, les petits émetteurs fixés aux caisses navette, qui intègrent des fonctionnalités de détection de mouvement et d’arrêt des caisses, calculent en permanence leur position grâce à un GPS. Ils envoient leurs données de géolocalisation (date, heure et position) à la plateforme informatique de Sensolus, elle-même interfacée avec la plateforme technologique d’Airbus dédiée à la localisation et au monitoring d’objets mobiles.
Une transmission d'information moins vorace
"Notre plateforme récupère les informations recueillies par celle de Sensolus. Elle les traite pour en restituer une cartographie de nos flux logistiques. Ce qui nous donne la possibilité d’analyser nos flux d’approvisionnement afin de les optimiser", résume Maxime Saraiva, chef de projet Internet des Objets chez Airbus.
La solution repose sur l’utilisation de balises émettrices d’une autonomie de 5 ans, s’appuyant sur un réseau de télécommunication moins cher et aussi performant que le réseau traditionnel GSM. Réseau bas débit qui permet de communiquer très loin, Sigfox de surcroît très fiable en milieu indoor industriel, est peu vorace en énergie pour la transmission des informations. Selon certains experts, il diviserait par 10 la consommation d’énergie et par 4 le coût de la connexion par rapport au GSM !
Des fonctionnalités supplémentaires
Airbus, qui a conçu une plateforme technologique dédiée permettant de "monitorer les objets, autrement dit de leur intégrer de l’intelligence" selon Maxime Saraiva, prévoit par conséquent de faire évoluer la solution en rajoutant dans les balises émettrices des fonctionnalités de mesure de température ambiante, de pression…
Cette évolution lui ouvrira le champ de nouvelles applications de traçabilité de qualité et à moindre coût. "Grâce à des fonctionnalités supplémentaires, on pourra localiser nos avions au sol et les équipements qui gravitent autour comme les plateformes élévatrices, les générateurs ou les tracteurs d’avion",conclut Maxime Saraiva.
