L'objectif de 100 000 camions électriques produits par an, annoncé par le patron de Tesla, Elon Musk lors d’une conférence téléphonique avec des analystes de Wall Street, représente à lui seul le tiers des ventes du marché de la gamme lourde nord-américaine, estimé à 300 000 véhicules à l’horizon 2022 pour les USA, le Canada et le Mexique* !
Il placerait Tesla en challengeur du groupe Paccar, qui, en détenant les marques Peterbilt, Kenworth et DAF, a livré 130 000 camions dans le monde en 2017 dans la gamme lourde, celle également visée par les Semi de Tesla (classe 8).
Rassurer les investisseurs
Ce montant extrêmement ambitieux, destiné à rassurer ses investisseurs, laisse pourtant l’industrie sceptique. Tesla a l’habitude d’annoncer des objectifs fantasques, surtout lorsqu’il s’agit de chiffres de production.
L’envoi d’un Roadster dans l’espace ne fait pas oublier les nombreux retards rencontrés pour la production de la Model 3, dont la montée en cadence a été une nouvelle fois repoussée en ce début 2018. De même, des concurrents comme Navistar ou Daimler, piqués au vif par Tesla, ont décidé de sortir plus tôt que prévu leurs camions électriques.
En 2022, la firme d’Elon Musk ne sera pas la seule sur le marché des motorisations alternatives. Enfin, la production des Semi n’a toujours pas démarré : elle est prévue pour 2019. La partie de poker menteur ne fait donc que commencer.
* c’est aussi 5 % du marché mondial des camions de gamme lourde (classe 8) prévue pour 2022.