Au moment où la Commission européenne doit se prononcer sur la révision de la directive détachement, la présidence tournante du Conseil de l’UE a échu à la république slovaque, le 1er juillet.
"Nous sommes arrivés à un stade où nous devons surmonter la peur. La peur de nos citoyens, la peur de la migration […], la peur du terrorisme […] et la peur de problèmes économiques", a expliqué le Premier ministre slovaque, Robert Fico, au Parlement européen le 6 juillet lors du débat sur les priorités de la présidence slovaque.
Pour le statu quo
Paradoxe ou ironie de la présidence semestrielle ? Force est de constater que la Slovaquie est favorable au statu quo en matière de détachement. C’est la raison pour laquelle elle a sorti, aux côtés de dix autres États membres, le "carton jaune".
Cette procédure instituée en 2009 permet de contester un projet de directive au titre du nécessaire respect de la subsidiarité. Outre les quatre pays de Visegrad (Pologne, Slovaquie, Hongrie, République tchèque), on retrouve la Bulgarie, la Roumanie, la Croatie, la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie et le Danemark.
Casse-tête politique
La Commission doit donc revoir la copie présentée en mars dernier par la commissaire européenne en charge de l’emploi, Marianne Thyssen. Officiellement, il n’y a pas de délai précis pour étudier les avis motivés des onze États membres réfractaires. Selon nos informations, la Commission devrait communiquer avant la fin du mois de juillet.
Pour l’heure, les priorités pour le secteur du transport ont été présentées le 12 juillet aux eurodéputés membres de la commission transport et tourisme (TRAN). Lesquels ont questionné Roman Brecely, le ministre slovaque des transports, de la construction et du développement régional, quant aux conséquences du salaire minimum en Allemagne et en France sur le marché unique des transports.
Rien n’indique que la présidence slovaque aura toutes les cartes en main pour réduire la division au sein de l’UE.
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