et Laure Dubois, directeur de projet, font l'état des lieux des dispositifs de protection sociale dans le TRM. Certains devront évoluer, estiment-ils.
L'Officiel des transporteurs : Depuis sa création, il y a trois ans, comment la direction Transport de Klesia a-t-elle pris place dans le paysage du TRM ?
Philippe Choutet : "À titre d’expemple, parmi les objectifs que nous nous étions fixés, l’interlocuteur unique pour les grands comptes fonctionne au quotidien. Les DRH comme les représentants des organisations syndicales savent nous contacter pour obtenir des réponses à leurs interrogations sans passer par le numéro vert ou leurs interlocuteurs sur le terrain. C’est cette mission-là qui nous permet de montrer aux professionnels des transports que nous leur apportons un service spécifique et qu’ils ne sont pas noyés dans la masse de nos clients.
Par ailleurs, des partenariats ont été noués. Celui conclu avec l’AFT et la Caisse nationale d’assurance-maladie en octobre 2013 vise à une meilleure synergie sur la prévention des risques professionnels, la santé au travail et le reclassement des personnes en situation d’incapacité de travail. Nous nous orientons vers la mise en place, dans des régions pilotes, d’un référent commun à nos trois entités (chargé de mission "prévention" partagé). Avec Promotrans, la convention signée en décembre 2014 est notamment destinée à intégrer l’historique et le fonctionnement des régimes de protection sociale dans les formations. Une démarche identique a été initiée avec l’AFT dans une première convention d’octobre 2012. Nous avons également créé des liens avec la Caisse de congés payés de la région parisienne ; nous en préparons avec l’OPCA Transports, qui joue un rôle dans la mobilité des personnes et le reclassement des personnes déclarées inaptes à la conduite".
Justement, qu'est devenue l'idée d'Espace emploi pour ces salariés devenus inaptes à la conduite ?
Laure Dubois : "Lancé à titre expérimental, un Espace emploi couvre l’Ile-de-France et les six régions limitrophes. Il accompagne les bénéficiaires des prestations IPRIAC, soit 200 à 250 personnes, ainsi que les conducteurs en maladie depuis plus de deux mois – les administrateurs ont considéré le risque fort que cette situation débouche sur une inaptitude – qui ont un projet de reconversion dans les transports ou dans un autre métier. D’une durée de quatre mois, la démarche comporte coach individuel, participation à des ateliers, aide à la rédaction de CV... Après bilan, cette initiative devrait être généralisée l’an prochain à toutes les régions. Actuellement, seuls 5% des conducteurs déclarés inaptes font l’objet d’un reclassement. [...]
Les chefs d’entreprises du TRM disent ne pouvoir cumuler les charges liées d’une part au congé de fin d’activité et d’autre part au dispositif pénibilité. Comment voyez-vous la situation ?
Ph. C. : "En tant qu’organisme en charge de la gestion du congé de fin d’activité, nous n’avons pas à intervenir sur la loi pénibilité. Certes, nous gérons le CFA mais selon les évolutions définies par les partenaires sociaux. D’un côté, il est indéniable qu’un certain nombre de métiers du transport remplissent certains des critères de pénibilité retenus par la loi. Se battre contre cette disposition légale semble désormais assez vain.
D’autre part, une cotisation à 2,8% n’est pas neutre aujourd’hui pour les entreprises. Il conviendrait donc de coordonner les deux dispositifs mais, ne nous leurrons pas, cette articulation sera difficile".
Plus largement, une réforme de la protection sociale du secteur s’impose-t-elle selon vous ?
Ph. C. : "Oui. Certains dispositifs de protection sociale méritent d’être actualisés du fait de la conjoncture économique et de leurs impacts sur les cotisations sociales des employeurs comme des salariés. C’est tout à la fois une question de compétitivité et de pouvoir d’achat. En outre..."
> Lire l'intégralité dans L'Officiel des Transporteurs n°2769 du 23 janvier 2015 : Philippe Choutet : "Certains dispositifs de protection sociale méritent d'être actualisés" (accès abonnés)