Le premier peloton de camions semi-automatisés a démarré au Japon le mardi 23 janvier sur 15 km de l’autoroute express Shin-Tomei dans la préfecture de Shizuoka, à 150 km de Tokyo. Une expérimentation similaire est également menée non loin, dans la préfecture du Kanto. Les convois sont constitués de trois camions appartenant volontairement à quatre marques différentes (on retrouve ainsi la marque Hino ou encore Fuso, filiale du groupe Daimler).
Une initiative gouvernementale
Les camions roulent à une distance de 35 mètres et communiquent par wifi sur la base d’une communication de véhicule à véhicule (V2V). Au cours de ces essais, un conducteur est présent dans chaque véhicule, mais seul le conducteur du camion de tête est autorisé à contrôler l'accélérateur et le frein. Les camions suivants ajustent leur vitesse de manière automatisée. Ces tests font partie d'un projet gouvernemental appelé "Avenir 2017" et destiné à déployer des innovations comme l'Internet des objets, le big data et l'intelligence artificielle dans toutes les industries du pays.
Le secteur transport constitue un secteur de choix puisque le pays souhaite généraliser les opérations de platooning en 2022. Cette fois-ci, seul le camion de tête sera conduit par un chauffeur : les cabines des camions suivants seront vides. Car le TRM japonais, tout comme ses homologues européens, peine à recruter. "Le platooning va aider à résoudre la pénurie de conducteurs et améliorer la productivité du transport routier de marchandises", plaide ainsi Masato Sahashi, chef de la section des affaires internationales du ministère des Transports.
Daimler en tête du platooning
Pour le groupe Daimler, qui prend part à l’opération avec un Fuso Super Great, l’expérience est bénéfique à plus d’un titre. "Le Japon souhaite continuellement promouvoir les nouvelles technologies, c’est un marché clé pour Daimler. Nous participons à l'initiative du gouvernement japonais pour pousser plus loin le platooning en Asie et rester en tête dans le développement de cette technologie", explique Martin Daum, responsable de la division camions et bus de Daimler.
De fait, le groupe est précurseur en matière de conduite automatisée, avec pour derniers exemples en date l’opération de platooning menée aux Pays-Bas en 2016 et les tests menés actuellement sur la voie publique aux États-Unis avec des Freightliner.
Ces convois apparaissent comme le prélude au futur camion autonome et ces expériences vont servir à "éduquer" les intelligences artificielles qui seront plus tard aux commandes. Les constructeurs qui auront engrangé le plus d’expérience bénéficieront d’un avantage certain. Daimler Trucks dispose ainsi d’un parc de 560 000 camions connectés à l’Internet des objets, soit plus que tout autre constructeur au monde.