Face à la volonté de la province basque du Gipuzkoa d’instaurer des portiques écotaxe sur la nationale 1 (N-1), jusqu’alors gratuite, les transporteurs espagnols, réunis au sein de l’intersyndicale du Comité national des transports routiers, ont décidé le 28 novembre de procéder à des manifestations la première semaine de janvier. Elles pourront "avoir une incidence sur l'ensemble du transport national et international".
Des portiques mis en place début janvier
C’est en effet début janvier que devraient être mis en place les portiques, sur trois petites portions de la N-1, qui file d’Irun, la ville frontière avec Hendaye, à la ville Etzegarate, située aux portes de la Navarre. En moyenne, 12 000 camions empruntent la N1 chaque jour (dont 60 % d’étrangers). La province entend les faire contribuer à l’entretien des routes et reporter une partie du trafic sur les autoroutes AP-1 et AP-8, relativement proches.
La taxe, appelée AT, sera la première du genre en Espagne et repose sur un paiement par badge de télépéage. La province du Gipuzkoa vient tout juste d’annoncer une tarification minimale de 0,56 euros, pour un maximum de 6,89 euros, permettant d’emprunter tout ou partie de la N-1 sur son territoire. Ce tarif est en baisse légère par rapport aux prévisions qui tablaient sur un maximum de 10 euros.
Pas de report envisagé
La principale fédération de transporteurs espagnols, la Fenadismer, qui indique vouloir jouer à plein son rôle dans la mobilisation, rapporte que la province basque a refusé d’entendre la moindre proposition destinée à reporter une partie du trafic sur l’autoroute de manière plus indolore. Selon cette organisation, cette attitude ne sert qu’une seule ambition : "augmenter la perception des impôts".
Pour tenter de calmer le jeu, Imanol Lasa, le porte-parole de la province du Gipuzkoa avait laissé entendre que le gouvernement provincial souhaitait parvenir à un accord destiné à apporter des avantages sociaux aux transporteurs locaux. Cette mesure n’a pas calmé les ardeurs des transporteurs et serait, quoiqu’il arrive, observée de près par Bruxelles, car la directive Eurovignette ne tolère aucun favoritisme local.