Le transport routier va mieux, et même bien, à en croire les économistes et professionnels qui se sont succédé à la tribune du 72e congrès de la FNTR, le 12 octobre, à Issy-les-Moulineaux. "La crise a été très sévère, durable, mais les entreprises ont réagi habilement, et nous avons survécu", s'est félicité Jean-Christophe Pic.
Une fiscalité décisive
Mais le président de la FNTR a aussitôt enchaîné sur une mise en garde. "Je veux revenir sur notre CICE chéri. Cela a été une excellente mesure. Nous souhaitons donc ardemment qu'il soit maintenu, et dans sa forme actuelle. Nous étions sceptiques au début, mais l'on a vu que ce dispositif convenait bien aux transporteurs et à l'ensemble de l'économie." La FNTR va avoir fort à faire pour se faire entendre. Le projet de loi de Finances 2018 prévoit la transformation du CICE en baisse de charges, cette réforme devant entrer en vigueur au 1er janvier 2019.
Lors du discours de clôture du congrès, en présence de la ministre des Transports Élisabeth Borne, Jean-Christophe Pic a également demandé le prolongement du suramortissement pour le GNV. La ministre a indiqué que des discussions étaient en cours sur ce point.
#CongresFNTR @Elisabeth_Borne « prolongation des mécanismes suramortissement #GNV en cours de discussion au #PLF »
— FNTR (@FNTR) 10 octobre 2017
Le président de la FNTR a également alerté sur l'impact négatif de l'augmentation de la TICPE sur le transport léger, sans mécanisme de ristourne.
Une demande en profonde mutation
Le 72e congrès de la FNTR, qui avait retenu pour fil conducteur l'émergence d'un "autre monde", s'est par ailleurs attelé à analyser les mutations du secteur. Développement du e-commerce, relocalisation des sites de production, métropolisation accrue : la demande évolue considérablement, avec des impact très significatifs sur le transport routier qui doit s'ingénier à satisfaire des injonctions parfois contradictoires.
Mais le secteur est aussi bouleversé par les nouvelles technologies, qui bousculent rudement et rapidement les organisations. Qu'elles concernent les véhicules ou les systèmes d'information, elles constituent une opportunité pour qui sait ou saura se les approprier.
Des nouvelles technologies à s'approprier
Les intervenants ont beaucoup insisté, en particulier, sur la maîtrise des données, parfois qualifiées de "pétrole du 21e siècle". Sur ce point, la FNTR a décidé de s'emparer d'un sujet encore balbutiant : la blockchain. Une technologie définie par ses promoteurs comme une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. "Nous voulons bâtir une blockchain globale du transport, en partant de la lettre de voiture électronique comme colonne vertébrale", précise Thierry Grumiaux, délégué Commission de transport, international et douane à la FNTR. Une première réunion rassemblant des transporteurs, des start-up et des administrations, s'est tenue début octobre pour lancer les travaux.