Amazon a commencé à tester les livraisons par drones à travers son programme Prime Air depuis décembre 2016, mais n’a pas encore obtenu le feu vert de l’administration américaine pour les utiliser à grande échelle. En attendant, le géant de Seattle peaufine sa stratégie de livraison du dernier kilomètre en déposant de nombreux brevets, qui permettent de d’avoir un aperçu de tout ce que le distributeur imagine dans un avenir plus ou moins proche : lancement de drones à partir d’entrepôts roulants situés dans des trains, bateaux, camions, voire dirigeables, ou bien construction d’entrepôts spécialisés comme des ruches géantes ou entrepôts sous-marins.
Partenariats avec les transporteurs routiers
Désormais, la firme de Jeff Bezos s’attelle à renforcer le rayon d’action de ses engins volants. C’est ce que dévoile son dernier brevet, accordé le 8 février par le Bureau américain des brevets. Amazon songe en effet à poser ses drones sur le toit de camions en circulation. De cette manière, les drones voyageraient comme des rémoras, ces poissons qui se collent sur le dos d’un requin – ou des adeptes de l’auto-partage, c’est selon. Ils ne quitteraient leur hôte qu’à proximité de leurs lieux de livraison.
Selon le brevet, les appareils pourraient se fixer sur le toit des véhicules à l’arrêt, voire en mouvement. Le distributeur ne veut pas se contenter d’utiliser les seuls véhicules de ses livreurs habituels et entend passer des accords avec un grand nombre de transporteurs routiers. Il envisage également que les drones puissent sauter d’un camion à un autre en fonction des itinéraires.
Pour assurer la bonne marche du dispositif, Amazon devra disposer d’un logiciel de calcul suffisamment puissant pour déterminer le ou les camions à emprunter pour chaque drone, en corrélation avec les TMS des différents transporteurs partenaires et ceci, bien évidemment, en temps réel.
Apprivoiser les contraintes techniques
Pour sécuriser l’attelage drone-camion, le brevet décrit les composants qui doivent figurer sur le toit de du véhicule, comme un système d’arrimage suffisamment solide pour résister à de fortes vitesses sur l’autoroute. La question de l’aérodynamisme des camions n’a en revanche pas été étudiée...
L’intérêt de cette association drone-camion réside dans la démultiplication du rayon d’action, conjuguée à la préservation de la batterie (rien n’empêche que le drone se recharge une fois posé sur le toit du camion). Elle minimiserait également l’inflation des plans de vols sur de longues distances, surtout dans des zones urbaines, avec un nombre d’obstacles forcément plus élevé.