Bruxelles redoute que la fusion des deux plus grandes compagnies aériennes sud-coréennes Korean Air et Asiana réduise la concurrence sur les liaisons entre la Corée du Sud et l'Europe.
La Commission européenne, gardienne de la concurrence dans l'UE, vient d'informer Korean Air de ses inquiétudes, trois mois après avoir ouvert une enquête approfondie, le 17 février, sur cette opération.
L'exécutif européen estime qu'elle pourrait affecter la concurrence dans le transport de passagers entre la Corée du Sud et quatre pays de l'UE : l'Allemagne, l'Espagne, la France et l'Italie. Elle redoute aussi un impact dans le transport de fret avec l'ensemble de l'Europe.
Une compétition frontale
"Les deux compagnies sont en concurrence frontale" sur ces marchés, a souligné la Commission. "Ensemble, elles seraient de loin les plus grands transporteurs de passagers et de fret sur ces liaisons et la fusion pourrait supprimer une alternative importante pour les clients".
L'opération pourrait donc "entraîner une augmentation des prix ou une diminution de la qualité des services de transport de passagers et de transport aérien", conclut la Commission.
Elle a cependant précisé que la communication des objections intervenue le 17 mai représentait seulement une étape formelle dans la procédure en cours et ne préjugeait pas de la conclusion de l'enquête.
Korean Air a désormais la possibilité de répondre aux inquiétudes exprimées pour éviter un veto contre son projet d'acquisition.
La compagnie avait annoncé fin 2020 un accord en vue du rachat pour près de 1,4 milliard d'euros de sa compatriote en difficulté Asiana dans l'objectif de consolider sa position fragilisée par la pandémie de coronavirus. L'opération a été notifiée à Bruxelles le 13 janvier 2023.