La ténacité des élus et décideurs économiques des Hauts-de-France aurait-elle payé ? Il semble en tout cas que le Canal Seine-Nord va échapper à la pause sur les nouvelles infrastructures décrétée en juillet dernier par le président de la République. Dans un entretien opportunément accordé au Courrier Picard le jour du déplacement d'Emmanuel Macron à Amiens, Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics, annonce qu'un compromis a été trouvé.
Discussion autour des taxes affectées
"L’État est prêt à avancer avec les collectivités sur la base d’un nouveau montage qu’elles proposent, avec une société de projet régionale et une méthode de travail pour arriver à boucler le plan de financement", renchérit la ministre des Transports, Élisabeth Borne, dans ce même entretien. Les collectivités territoriales paieront les factures les premières années et garantiront l'emprunt. En échange, l'État confirme le principe du financement d'un montant d'un milliard d'euros, précise Gérald Darmanin.
Reste maintenant à trouver la ou les recettes affectées qui garantiront l'absence de dérapage budgétaire. Xavier Bertrand, le président des Hauts-de-France, a clairement exclu une éventuelle écotaxe régionale. "La taxe poids lourds n’est pas la seule solution. Dans le rapport Pauvros, plusieurs pistes étaient évoquées, inspirées des taxations existantes comme par exemple la taxe sur l’immobilier de bureaux qui existe dans le cadre de la société du Grand Paris", indique Élisabeth Borne.
Boucler le projet avant mars 2018
La ministre se veut par ailleurs rassurante sur les délais à tenir. "J’ai échangé avec la commissaire européenne sur les financements européens. Elle m’a confirmé que nous avons jusqu’à mars 2018 pour clarifier la position et les besoins, et que ces financements européens pourront être engagés jusqu’en 2023."