"Nous avons fait en 2016 la meilleure année de notre histoire !", s’est félicité Jacques Gounon, Pdg d’Eurotunnel, lors la présentation des résultats annuels du groupe le 1er mars à Paris. Le chiffre d’affaires augmente de 4% à 1,023 Md€, l'EBITDA de 7% à 514 M€ et l'EBIT de 19% à 401 M€ (+ 19 %). Le résultat net s'établit à 200 M€, en hausse de 169 %.
Des routes commerciales modifiées
En termes de trafic, l’exercice 2016 s’est soldé par 1,641 million de camions transportés, captant une part de marché de 39,2 %. À l’inverse, l’utilisation du réseau par les trains à grande vitesse voyageurs et services fret a légèrement fléchi, avec 290 M€ générés en 2016 (- 3 %).
En réalité, c’est surtout le fret ferroviaire qui semble avoir été pénalisé, puisqu’il termine l’année sur une baisse de 26 % du nombre de trains et une diminution de 27 % du tonnage. Assurant ne pas "être concerné par les perturbations liées aux intrusions de migrants, du fait d’investissements massifs pour protéger les sites", le groupe reconnaît toutefois que "la pression migratoire exercée sur le site de Calais-Frethun en 2015 semble avoir entraîné une modification des routes commerciales de certains opérateurs."
Le fret ferroviaire peu mieux faire
Côté fret ferroviaire, malgré 125 000 convois et 340 trains quotidiens sur l’ensemble de l’année, les principaux résultats d’Europorte sont globalement mitigés avec un chiffre d’affaires de 116 M€ (- 6 %). Un ralentissement imputable à une mauvaise récolte ayant impacté sur le transport de céréales, à de nombreuses grèves et blocages liés à la loi Travail et au renouvellement de tous les contrats portuaires.
En parallèle, les charges d’exploitation ont diminué, avec - 116 M€ (- 7 %), "montrant la capacité d’Europorte à rationnaliser avec notamment la location de locomotives et de chauffeurs pour répondre à une demande très ponctuelle", défend Jacques Gounon.
2017 devrait aussi intégrer dans ses comptes le produit de la vente de la filiale GB Railfreight à EQT Infrastructure II pour un montant de 136 M€, le 15 novembre dernier. "Notre décision de nous séparer de cette filiale a été motivée par une baisse de trafics liée à la fermeture de la dernière mine à charbon britannique et aux éventuelles conséquences du Brexit qui auraient pu menacer directement son activité", explique Jacques Gounon.
Des scanners pour les trains
Côté investissements, le groupe entend mettre l’accent sur le développement de nouveaux scanners pour les trains de fret d’ici fin 2017. "Nous avons observé, principalement sur les autoroutes ferroviaires, que les temps d’attente lors des contrôles de douanes présentaient un risque d’intrusion de migrants dans les trains", soutient le Pdg. Notons que le groupe a déjà introduit des scanners pour les camions et vans commerciaux.
Par ailleurs, Eurotunnel prévoit la mise en service de trois nouvelles navettes camions d’ici à la fin de l’année. Objectif : être en mesure en 2020 d'accueillir sur ses navettes 2 millions de camions et 3 millions de voitures.
Outre-Manche, l’attention d’Eurotunnel porte sur la construction d’un parking camions de 3 600 places dans le Kent, annoncée par le gouvernement britannique en octobre 2016.
Les indicateurs 2016
- Chiffre d’affaires : 1,023 Md€ (+4%)
- EBITDA : 514 M€ (+7%)
- EBIT : 401 M€ (+19%)
- Résultat opérationnel courant : 364 M€( (+8%)
- Résultat net consolidé : 200 M€ (+169%)
- Charges d’exploitation : 509 M€ (-1%)
- Free cash Flow : 136 M€
- Trésorerie : 347 M€
- Investissements nets : 202 M€
- Dette nette : 3,3 Md€
- Trafic ferroviaire : 1,041 Mt (-27%)
- Trafic ferroviaires : 1797 trains (-26%)
- Navette camions : 1,641 million unités (+11%)