Qui d'autre que Jacques Chauvineau comme chef de train de l'association "Objectif OFP", sur les rails depuis le 11 février ? Mission : "aider à la difficile naissance d'opérateurs ferroviaires de proximité (OFP) en France". Un pléonasme lorsque l'on sait que l'insatiable défenseur de ces PME du rail dont l'objectif est de réduire le coût de distribution des flux de marchandises en les mutualisant dans des convois multiclients massifiés porte ce dossier depuis de très nombreuses années. Objectif des OFP : gagner 3 à 4% de parts du marché de fret ferrovaire en France.
Mobiliser le tissu économique local
"Les OFP ne se feront pas tout seuls, nous avons besoin du soutien de l'État, mais il faut aussi que le tissu économique local pèse de tout son poids pour créer des opérateurs ferroviaires de proximité, avance Jacques Chauvineau. Trois OFP ont réussi à voir le jour fin 2009 et début 2010 en Auvergne, à La Rochelle (à l'initiative du port maritime), ou sont sur le point de naître dans le Morvan et en Midi-Pyrénées (sous l'impulsion des Transports Labatut, spécialiste du transport et de la logistique). Au total, 26 projets d'OFP sont dans les tuyaux.
Selon s'association, "les besoins en subventions de l'Etat ne seront pas colossaux et concerneront surtout la remise en état des infrastructures, "les locomotives, on va les louer. Et si les reports modaux sur le rails sont significatifs, comme c'est le cas au Canada et aux Etats-Unis où plus du quart des envois transportés à longue distance provient d'un opérateur ferroviaire local (les shorts-liners), l'Etat suivra", croit Jacques Chauvineau.
Faire sauter les verrous ferroviaires
Quid de la rentabilité économiques de ces nouvelles PME ferroviaires ? "A l'étranger (en Suède, en Allemagne, au Canada et aux Etats-Unis NDLR), les OFP fonctionnent de manière rentable, même sans l'intervention financière de l'Etat", assure le même Jacques Chauvineau.
Seulement en France, la route des OFP est semée d'embuches : l'adaptation technique du réseau ferré et l'étau réglementaire qui verrouille le trafic ferroviaire de marchandises limite les possibilités d'organisation des flux par des opérateurs autres que la SNCF. L'obtention et le tarif des sillons (les droits de circuler) auprès de Réseau ferré de France (RFF), gestionnaire des infrastructures et des voies n'est pas une mince affaire. "C'est ce millefeuille réglementaire qu'il faut alléger", plaide l'Association "Objectif OFP" qui compte RFF parmi ses membres.
Les membres d'Objectif OFP
. L'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie
. TLF
. L'association des usagers de transport de fret (les chargeurs)
. Réseau ferré de France
. La CGPME
. La Fédération des industries ferroviaires
. La Fédération nationale des travaux publics
. L'Union des ports de France
. L'Association française de ports intérieurs
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