Les moyens financiers contraints de SNCF Réseau vis-à-vis des lignes capillaires l'obligent à être inventif pour assurer la pérennisation de ce réseau long de 3 176 km. C'est donc par des montages innovants que des solutions peuvent être trouvées.
Existaient déjà les cofinancements publics-privés pour prendre en charge le coût de rénovation des lignes concernées. On a maintenant également les cofinancements publics-privés pour la maintenance des lignes remises à niveau.
Le premier d'entre eux a été conclu dans la plus totale discrétion au cours du premier trimestre 2016. C'est en effet le groupe Lhoist qui a accepté – pour un montant non divulgué – de cofinancer l'entretien de la ligne rénovée Verdun/Dugny pour une durée de cinq ans. L'autre partenaire est SNCF Réseau, qui a pris à sa charge la totalité du coût des travaux de rénovation de la ligne, soit près d’un million d'euros.
Deux autres lignes concernées
Un dispositif identique sera mis en place pour la ligne Pont-Saint-Vincent/Rosières-aux-Salines, qui fait l'objet d'une refonte complète, incluant sa mise à voie unique. Là encore, c'est SNCF Réseau qui finance l'intégralité des travaux d'un montant de 6,5 millions d'euros. En compensation de cet effort financier très conséquent, le gestionnaire du Réseau Ferré National (RFN) souhaite prochainement entamer des négociations avec les chargeurs de la ligne, dont SAM et Vicat, pour le cofinancement de l'entretien de la ligne.
Une troisième ligne sera concernée par ce montage innovant. Il s'agit de Neufchâteau/Gironcourt qui voit passer chaque année 300 trains de fret environ. L'industriel concerné – OI Manufacturing – paiera cette fois-ci à la fois pour la rénovation et l'entretien de la ligne. Une première phase de travaux sera menée cette année, la seconde l'étant dans le courant de l'année 2017.
"C'est bien parce que nous cherchons à trouver le bon équilibre de l'opération que nous poussons les industriels à cofinancer avec nous les coûts d'entretien des lignes ainsi pérennisées. Sans cela, nos moyens financiers ne nous permettraient plus d'entretenir le réseau de lignes capillaires. C'est donc un cercle vertueux que nous avons mis en place en Lorraine, comme nous l’avons déjà fait, d'ailleurs, en Champagne-Ardenne, ce dispositif ayant vocation à s'étendre à d'autres régions à l'avenir", explique Thomas Allary, directeur de SNCF Réseau pour la Région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine.
Une situation stabilisée dès 2017
Sur l'ensemble du réseau lorrain de lignes capillaires – 9 lignes pour un trafic de 3 millions de tonnes par an – la situation sera, après ces travaux, bien moins dégradée que dans d'autres régions. Comme le confirme Thomas Allary, "ce réseau sera adapté à son usage dès 2017".
Une opération de remise à niveau a déjà eu lieu sur les quatre premiers kilomètres de la ligne Nançois-Tronville/Gondrecourt-le-Château. L'autre section de la ligne, de l'ordre d'une trentaine de kilomètres, ne pourra être rénovée que si un opérateur se positionne dessus. Des pistes existent dès maintenant dans le cadre du projet CIGEO (centre de stockage profond de déchets radioactifs).
L'enterrement de déchets dans le secteur de Bure pourrait entraîner une reprise du trafic commercial sur l'intégralité de la ligne. En revanche, le sort de deux autres lignes capillaires semble être scellé.
Reding/Drülingen et Reich/Sarralbe n'ont plus connu de circulations commerciales depuis plusieurs années. La porte reste cependant ouverte pour leur réactivation dès lors qu'un opérateur présenterait un projet de création de trafic et que les financements nécessaires pourraient être rassemblés.
Enfin, les lignes Conflans-Jarny/Batilly, Verdun/Baleycourt et la Voie mère de Woippy ne présentent pas de menaces imminentes de baisses de performances. Elles feront toutefois l'objet d'un diagnostic dans les mois à venir.
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