La liste des Opérateurs ferroviaires de proximité (OFP) continue de s'allonger... lentement mais sûrement. Après Régiorail Rhône-Alpes qui acheminera ses premières navettes d'eaux minérales entre Ambérieu et Evian mi-décembre 2015 et en attendant Fer Alliance toujours en instance de préparation en Bourgogne, c'est au tour de l'OFP Sud-Ouest de se lancer. Connu auparavant sous la désignation non officielle d'OFP Bayonne, cet OFP du bout de la France débutera ses opérations mi-janvier 2016.
Un actionnariat solide
D'ici là et plus précisément le 18 décembre 2015 aura été décidée l'affectation des 5% restants au capital de la société. Il sera porté, pour l'occasion, à 500 000 euros. Le nouvel actionnaire intégrera une base déjà très solide représentée par la CCI de Bayonne Pays Basque (40%), l'entreprise ferroviaire Euro Cargo Rail - ECR (24,9%), le Groupement d'intérêt économique de coopératives agroalimentaires Maïsïca (10%), la Société logistique du Pays Basque (10%), les Silos de l'Adour (2,6%), Perguilhem (2,5%), Ambrogio (2,5%) et la nouvelle société ABF (2,5%).
C'est notamment ECR, filiale de DB Schenker, qui fournira les moyens de traction ainsi que le personnel de conduite. Le modèle du nouvel OFP ressemble donc à s'y méprendre à celui de l'OFP Atlantique, qui a largement fait ses preuves depuis sa création.
Un trafic socle sécurisé
Avec 10 000 à 11 000 camions qui passent la frontière franco-espagnole chaque jour et jusqu'à 18 000 d'ici dix à quinze ans, l'ambition d'OFP Sud-Ouest est bien de promouvoir le report modal. Et sur ce plan, le premier trafic socle sécurisé par le nouvel opérateur en constitue indéniablement la preuve. Ce sont, en effet, 100 000 tonnes de maïs transitant actuellement par la route qui rejoindront le port de Bayonne depuis les silos de Solférino et de Barcelonne-du-Gers. Ce premier report modal sera effectué pour le compte de Maïsïca.
À ce premier trafic s'ajoutent d'autres perspectives. "Nous tablons sur cinq à sept nouveaux contrats dans le courant de l'année 2016", indique Georges Strullu, président d'OFP Sud-Ouest. La part du ferroviaire (de l'ordre de 10 à 15% actuellement) pourrait bien augmenter graduellement sur le cinquième port embranché français. D'autant que les installations ferroviaires très récentes desservent tous les quais du port dont le trafic annuel est de l'ordre de 2,6 millions de tonnes par an.
De la place pour trois opérateurs
Ambitionnant de passer en moyens dédiés dès la seconde année d'exploitation, le nouvel opérateur pourrait rapidement connaître une croissance exponentielle tant les potentiels de trafic sont importants, voire immenses. Sur le seul champ d'action visé de Tarbes à l'Est, de Tartas au Sud de Bordeaux et d'Irun à la frontière espagnole, ils s'élèvent, en effet, à plusieurs dizaines de millions de tonnes par an.
Surtout, OFP Sud-Ouest entend s'arrimer au Corridor Altantique reliant l'Allemagne à la Péninsule Ibérique. "Nous pourrions, ainsi, greffer des trafics aux quatorze allers-retours quotidiens qui seront, à terme, mis en place sur cette relation", ajoute le dirigeant. "Nous ne serons pas trop de trois à l'avenir avec Fret SNCF et Régiorail Sud de France pour acheminer l'ensemble des trafics dont une partie pourrait résulter de reports modaux massifs. Nous sommes, en revanche, beaucoup plus attentifs, à la pérennisation des lignes capillaires de notre secteur. C'est en partie depuis des lignes comme Tarbes-Mont-de-Marsan que s'organisera l'enlèvement de nos trafics".
> S'inscrire à la newsletter WK-Transport-Logistique.fr