Lors d’un petit-déjeuner organisé le 18 mars 2014 à Madrid par le quotidien espagnol La Razon, Ana Pastor a précisé que l’objectif de la privatisation de la branche fret de la Renfe est que "les marchandises espagnoles, au lieu d’être un handicap, soient un élément additionnel de compétitivité et de croissance économique".
La ministre a également évoqué la nécessité de rechercher un "partenaire fort" pour Renfe Mercancias.
La Deustche Bahn donnée favorite
Pour l’heure, les opérateurs de ce type intéressés par la filiale de fret ne sont pas légion. Le nom qui fait figure de favori depuis plusieurs mois est celui de la Deustche Bahn. De fait, le 29 avril 2013, Renfe a signé un accord avec DB Schenker Rail, la filiale logistique de l’opérateur allemand. La possibilité d’une alliance avait été évoquée : l’Allemagne est la première destination pour le fret ferroviaire espagnol.
Ana Pastor et le président de Renfe, Julio Gonzalez-Pomar, n’ont pas donné de détails sur les modalités de l’opération. "Le cahier des charges est en cours d’élaboration", dit-on au ministère de l’Equipement. Aucune information n’a filtré non plus sur le pourcentage de participation du futur partenaire. Julio Gomez-Pomar considère que Renfe Mercancias doit "accroître ses muscles" afin d'être "préparée pour être en concurrence, dans un marché très dur, avec les autres opérateurs ferroviaires de marchandises".
Une claire volonté politique
L’entrée de ce partenaire s’inscrit dans un processus réussi de restructuration de la Renfe. Quatre sociétés ont été créées, dont Renfe Mercancias pour le fret. Les dépenses ont été réduites et la situation financière s’est améliorée. La dette de la Renfe, qui se situait aux alentours de 335 M€ il y a deux ans, a été ramenée à "pratiquement zéro" selon Ana Pastor. Un nouveau directeur général, Antonio Aguilar, a pris les rênes de Renfe Mercancias en janvier 2014.
Si l’incertitude demeure sur le sort de la privatisation, il semble cependant que, pour la première fois, les autorités espagnoles ont une claire volonté de prendre à bras le corps le dossier du fret ferroviaire. La libéralisation, engagée en 2005, s’est avérée être un échec puisque le secteur privé ne détient que 15% du marché. Seule une opération de grande envergure pourra provoquer le changement attendu.
