La Voie Ferrée Centre Europe Atlantique (VFCEA) pourrait, à l'avenir, bénéficier des mêmes attentions que la Route Centre Europe Atlantique (RCEA). Cette double voie reliant Nevers à Chagny constitue en effet une transversale de premier choix pour les échanges de marchandises entre les corridors de fret européens n° 2 (Rotterdam/Anvers - Luxembourg - Bâle/Lyon) et n° 4 (Atlantique).
Itinéraire pas électrifié, ni au gabarit GB1
La seule pierre d'achoppement, mais de taille, de cet itinéraire de 164 km de longueur évitant l'Île-de-France est qu'il n'est pas électrifié. Il n'est pas, en outre, au gabarit type GB1 (conteneurs internationaux). Conséquemment, le trafic y est faible puisqu'on y recense seulement deux trains de fret quotidiens circulant de bout en bout. En y ajoutant d'autres trains intermédiaires desservant notamment Cercy-la-Tour, Le Creusot et Montchanin, le trafic atteint péniblement la dizaine de circulations par jour.
Consciente que cet axe n'est pas utilisé à son plein potentiel, la Région Bourgogne a commencé à regarder le sujet il y a une dizaine d'années. D'autant qu'il est également porteur d'améliorations au plan des dessertes voyageurs. Des avancées substantielles ont par la suite été obtenues puisque ce projet figure à présent au CPER Bourgogne-Franche-Comté 2015-2020 avec une inscription financière de 22 M€ pour les études et de 225 M€ pour des premiers travaux.
Un projet estimé à 560 millions d'euros
Bien entendu, le coût du projet peut faire reculer ses promoteurs, au rang desquels figure également la Communauté Urbaine du Creusot-Montceau. Il est en effet estimé à 560 millions d'euros. Aussi, après la réalisation des études d'avant-projet envisagées en 2017-2018, une première phase opérationnelle pourrait être mise en œuvre.
Elle consisterait, dans la partie est du projet VFCEA, à électrifier en 25 000 V la section entre Montchanin et Chagny (33 km) et à créer un raccordement direct entre la gare TGV Le Creusot - Montceau - Montchanin et la ligne classique à hauteur de Saint-Julien - Écuisses. Cette partie est du projet s'inscrirait, ainsi, pleinement dans l'amélioration des TGV Rhin-Rhône d'orientation Strasbourg-Lyon.
Seule la conduite de la seconde phase opérationnelle pourrait produire ses pleins effets sur le report modal recherché puisqu'elle conduirait à l'électrification complète de la ligne Nevers - Chagny.
Un appel à projets à lancer au cours des deux prochaines années pourrait permettre à cet itinéraire de postuler à l'obtention de fonds européens. Pour l'heure, la répartition du financement n'est pas encore arrêtée, les études en cours étant financées par l'État et la Région Bourgogne/Franche-Comté.
Plusieurs centaines de kilomètres gagnés
Un seul CPER ne devrait donc pas suffire pour mener à bien ce projet. Ce n'est donc pas avant la prochaine décennie qu'une dizaine de trains de fret remorqués par des locomotives électriques pourraient circuler chaque jour entre Nevers, Chagny et Dijon.
Outre les gains de temps attendus, notamment ceux inhérents aux engorgements des lignes en Île-de-France empruntées actuellement (Grande Ceinture, par exemple), cette transversale enfin aménagée aux exigences du fret d'aujourd'hui pourrait permettre aux chargeurs de voir baisser leurs coûts d'acheminement. La distance parcourue par les trains de fret serait, en effet, réduite de plusieurs centaines de kilomètres.
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