Longtemps resté en attente pour cause, notamment, de difficultés budgétaires, le dossier de pérennisation des lignes capillaires connaît des avancées qui pourraient s'avérer décisives pour le transport ferroviaire de marchandises. C'est, en effet, la mise en place, pour la première fois en France, d'un co-financement public-privé qui a permis de sauver la ligne Vendôme-Montoire-sur-le-Loir-Troo.
Principal utilisateur de la ligne, le chargeur Axéréal a accepté de prendre en charge 30% du coût de la rénovation de la ligne s'élevant au global à 4 millions d'euros. Les autres partenaires de l'opération réunis en gare de Montoire-sur-le-Loir le 9 mai 2016 incluaient la Région Centre-Val-de-Loire, SNCF Réseau et l'AFITF, le département du Loir-et-Cher, la Communauté du Pays-de-Vendôme, la Communauté de Communes Vallées Loir et Braye et la Ville de Vendôme. Sans oublier le Train Touristique de la Vallée du Loir, autre utilisateur de la ligne.
Un co-financement peut en cacher un autre
Cette union sacrée autour d'une ligne (82 000 tonnes de céréales par an) dont le trafic pourrait progresser de 10 à 20% au cours des prochaines années a, déjà, fait tâche d'huile pour la ligne Blois-Villefrancoeur. Cette ligne rouvrira le 4 juillet 2016 à la faveur de l'engagement du chargeur Agrinégoce de prendre en compte 30% des 3,2 M€ de travaux prévus. Voyant passer 120 000 tonnes de céréales par an, cette ligne pourrait favoriser le report modal, la part du ferroviaire passant des 50% actuels à 70% à l'avenir.
Ce montage, qui permet d'apporter la visibilité d'utilisation des lignes rénovées sur plusieurs décennies, a vocation à s'étendre aux huit lignes restant à traiter en Région Centre-Val-de-Loire d'ici 2020. Le premier comité de concertation est, d'ores et déjà, programmé en juin 2016 pour le sauvetage de la ligne Toury-Janville. Une autre ligne sera concernée avec Auneau-Ville-Auneau-Embranchement, les travaux devant, là-encore, débuter courant 2018.
Emmanuel Laurent, directeur régional de SNCF Réseau pour les Régions Centre, Val-de-Loire et Limousin, prévient, toutefois, que "ces lignes devront présenter un intérêt économique pour les chargeurs pour être pérennisées. Faute de quoi, elles feront l'objet d'une suspension d'exploitation, prélude à leur fermeture définitive et à leur déclassement".
Coûts de rénovation adaptés
L'optimisme est, cependant, de rigueur puisque SNCF Réseau part, à présent, des besoins des utilisateurs des lignes concernées par les programmes de rénovation : de quelle charge à l'essieu et de quelle vitesse de circulation des convois ont-ils besoin ? Quelle pérennité des installations de la ligne nécessitent-ils ? Tous ces paramètres peuvent conduire à des rénovations plus légères, donc moins coûteuses. Dans ce cas, du matériel de réemploi (rails, par exemple) peut, en effet, être utilisé pour réduire la facture.
Au-delà du million de tonnes actuel acheminé sur les huit lignes précités, ce sont des nouveaux trafics potentiels qui permettent à SNCF Réseau d'afficher un optimisme renforcé quant au devenir de ce réseau Centre-Val-de-Loire représentant un tiers de toutes les lignes capillaires françaises circulées. De nouveaux chargeurs se sont manifestés pour apporter du trafic complémentaire à ces lignes.
Exemple en est donné avec les logisticiens chargés de mettre en place le déplacement de millions de tonnes de matériaux entre Paris et sa banlieue vers des sites distants de plus d'une centaine de kilomètres dans le cadre des travaux du Grand Paris. Ainsi pourraient être créés de nouveaux embranchements justifiant pleinement la rénovation des lignes sur lesquels ils seraient implantés.
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