À l'instar de OFP Atlantique, les vicissitudes entourant le fret ferroviaire ne semblent pas avoir de prise sur OSR France. Déjà classée dans le Top 5 des plus importantes entreprises ferroviaires privées françaises, la société a encore renforcé ses positions en 2016 : le trafic fret a quasiment doublé, avoisinant les 2 millions de tonnes.
Au plan financier, en revanche, l'exercice s'inscrit un peu en demi-teinte puisque les 20 millions d'euros de chiffre d'affaires budgétés n'ont pas été atteints. "Nous sommes un peu en-dessous, tout en étant très légèrement à l'équilibre. C'est là la conséquence des grèves du printemps 2016, qui ont eu un impact très significatif sur nos trafics et des intempéries qui ont conduit à une mauvaise campagne céréalière. Ce trafic représente environ 20% de nos acheminements", explique Olivier Deprez, directeur d'OSR France.
"L'accès au réseau reste problématique et engendre une sous-productivité d'année en année", poursuit Olivier Deprez. "Les gains de productivité potentiels avec des sillons de qualité ne sont pas loin des deux chiffres !"
2,3 millions de tonnes et 24 M€ espérés en 2017
Malgré ces difficultés, OSR France prévoit une nouvelle croissance pour le prochain exercice. Celui-ci démarrera pour la première fois le 1er juillet, OSR France se calant ainsi sur le calendrier financier des autres composantes de sa maison-mère, B Logistics.
Les tonnages devraient être portés aux alentours de 2,3 millions de tonnes. Cette hausse découlera, en partie, du démarrage de deux nouveaux trafics :
- Le premier, débuté dès le 1er janvier 2017 et repris à Fret SNCF, concerne le transport d'un peu plus de 200 000 tonnes d'ammoniaque à l'année pour le compte de la société Boréalis. Expédiés trois fois par semaine au départ de l'usine de Grandpuits (Seine-et-Marne), les trains sont acheminés sur Rouen, Mazingarbe (Pas-de-Calais) et Bantzenheim (Haut-Rhin). Réalisé en trains complets, ce trafic est complété par l'acheminement de 600 wagons isolés à destination d'Amiens et de Worms (Allemagne).
- Le second nouveau trafic concerne le transport de céréales pour le compte de Forwardis, filiale de SNCF Logistics. Il sera mis en place le 1er juillet 2017 et reliera des silos situés en ex-Champagne-Ardenne, ex-Picardie et Beauce au port de Rouen. Là-encore, un complément sera réalisé en wagons isolés. Le trafic additionnel ainsi acheminé sera de 150 000 tonnes par an.
Au global, l'opérateur prévoit de réaliser un chiffre d'affaires d'environ 24 M€ en 2017. Le parc locomotives sera renforcé avec la location de trois engins Diesel supplémentaires. Trente nouveaux collaborateurs seront par ailleurs embauchés, portant les effectifs à 150 personnes en fin d'année 2017.
Changement de nom
OSR France, qui a déjà accentué ses liens avec B Logistics dès le second semestre 2016, va encore les accroître à l'avenir. Sa maison mère pousse, en effet, le développement de son réseau Green Express, une réponse commerciale à sa volonté de favoriser le report modal. Ces trains à hautes fréquences (3 à 5 par semaine), mariant du trafic combiné avec du conventionnel, vont se multiplier. Il existe d'ores et déjà huit relations de ce type, dont une entre Anvers et Le Havre confiée à OSR France. Même s'il n'existe pas, pour l'heure, d'extension prévue de ce réseau en France, des réflexions sont menées pour voir comment le développer.
En attendant, OSR France et sa maison mère B Logistics vont changer de nom à partir du 27 avril 2017. "Toutes les entités de B Logistics porteront le même nom et arboreront le même logo à compter de cette date", précise Olivier Deprez...sans dévoiler la nouvelle marque !