Aux yeux du secrétaire d’État aux Transports Alain Vidalies, qui présidait le 6 octobre la 5ème conférence ministérielle pour la relance du fret ferroviaire, le secteur se porte mieux. "L’année 2015 a même été une année de reconquête. Le rail a marqué progression de 5 % alors que la route et le fluvial ont enregistré des baisses respectives de 2,5 % et 2,6 %". Une tendance qui ne devrait pas se confirmer en 2016 puisque le premier semestre s’est terminé sur un recul de 5 %, notamment du fait des mouvements sociaux au printemps dernier.
Une hausse de péages de 4,6 %
Pour relancer le fret ferroviaire, le plan prévoit d’abord de donner de la visibilité sur la tarification du réseau. "En France, le niveau des péages est aujourd’hui inférieur à celui des autres pays européens et inférieur au coût d’utilisation de l’infrastructure. Il est donc nécessaire de procéder à un alignement progressif des niveaux de péages sur les coûts d’utilisation". En clair, le prix des péages va donc augmenter de 4,6 % par an au-delà de l’inflation ferroviaire pendant 10 ans.
Dans ce cadre, le gouvernement a également décidé que les trois quarts de cette augmentation seront directement conditionnés à l’atteinte par le gestionnaire d’infrastructure d’objectifs d’amélioration de la qualité des sillons proposés.
Par ailleurs, pour 2016, l’état s’est engagé à verser à SNCF Réseau une subvention de 90 M€ destinée à couvrir la différence entre le montant des péages et les coûts d’usage de l’infrastructure.
Les capillaires : 10 % du réseau
Autre sujet de préoccupation du secrétaire d’État : les lignes capillaires, qui représentent 3 000 km au sein de l’Hexagone (10% du réseau). Ayant déjà doté ces liaisons de 30 M€ sur la période 2015-2017, à raison de 10 M€ par an, le gouvernement a décidé de prolonger jusqu’à 2020 cette contribution de 30 M€, toujours à raison de 10 M€ par an. "Les premiers effets de cette dynamique sont d’ores et déjà visibles avec 350 km de voies pérennisées en 2015 ", défend Alain Vidalies.
Par ailleurs, un nouveau référentiel adapté à la maintenance de ces lignes est également publié.
Le potentiel du wagon isolé
La problématique des wagons isolés fait également partie des pistes identifiées par le gouvernement pour relancer le fret ferroviaire. Sur ce sujet, l’heure est encore à l’analyse. En effet, le secrétaire d’État vient de recevoir une étude pilotée par l’Association des utilisateurs de fret (AUTF) recensant actuellement entre 200 000 à 250 000 wagons chargés et entre 400 000 et 500 000 wagons vides.
Des chiffres qui témoignent de l’existence d’une offre répondant à une stratégie de report modal pour les chargeurs. Seul hic : le potentiel de cette offre semble handicapée par une démarche commerciale de terrain qui gagnerait aussi à s’appuyer sur les commissionnaires de transport.
Le combiné à consolider
Autre versant qui semble avoir retenu l’attention du gouvernement : le transport combiné. Un créneau qui a déjà bénéficié d’une aide de 30 M€ sur 3 ans (2015-2017), soit 10 M€ par an dans le cadre du fonds pour la transition énergétique. Aujourd’hui, Alain Vidalies officialise le prolongement de ce dispositif d’un an, donnant ainsi lieu au versement d’une enveloppe supplémentaire de 10 M€ en 2018.
Le bruit, un nouvel investissement
Dernier sujet phare : la réduction du bruit ferroviaire. Faisant l’objet d’une obligation européenne pour les wagons neufs d’utiliser des semelles de freins composites, les échéances prochaines de l’interdiction des wagons "bruyants" pourraient être prochainement connues puisque la révision de la spécification technique d’interopérabilité (STI Bruit) par la Commission européenne devrait intervenir au 1er semestre 2017.
Au niveau européen, pour financer une partie du rééquipement des wagons existants avec des semelles de freins moins bruyantes, les propriétaires de wagons peuvent recourir au subventionnement du mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE) dont le programme annuel prévoit une enveloppe de 20 M€. "Le gouvernement a décidé de soutenir les entreprises menant cette transition avec une enveloppe de 20 M€", annonce Alain Vidalies.
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