Depuis la remorque de ses premiers trains en juillet 2013, Bourgogne Fret Service est habitué aux croissances exponentielles. Aux 514 000 tonnes transportées en 2014 pour un chiffre d'affaires proche de 10 millions d'euros, viennent de succéder 479 000 tonnes acheminées au cours des... cinq premiers mois de l'année 2015.
Comme le confirme Yves Proux, président de Bourgogne Fret Service, "nous devrions ainsi terminer l'année avec 1 300 000 tonnes transportées. Cette nouvelle hausse record du trafic réside tout d'abord dans le fait que la récolte de céréales a été abondante mais de qualité médiocre. Les flux se sont donc reportés sur l'Europe du Nord pour alimenter les industries de transformation animale. Nous sommes par ailleurs revenus à des conditions économiques qui deviennent concurrentielles par rapport à la route. C'est principalement vrai sur les flux échangés entre le Nord Bourgogne et les ports du Rhin et de la Moselle. La reprise des parts de marché vis-à-vis de la route se poursuit donc, 40 % de l'ensemble de notre trafic entrant dans cette catégorie".
Lancement d'une activité de commissionnaire de transport
Les dirigeants de Bourgogne Fret Service ayant accumulé plusieurs décennies d'expérience dans l'organisation de chaînes logistiques, c'est tout naturellement qu'une activité de ce type a été lancée début 2015. Elle l'a été via un contrat conclu avec une coopérative céréalière pour le transport de blé destiné à la grande exportation. Initiée à l'origine à destination de Dunkerque, cette activité nouvelle est à présent proposée sur le reste de la France également. Elle pourrait représenter entre 5 et 10 % du chiffre d'affaires dès cette année.
Yves Proux n'a pas souhaité, en revanche, communiquer la moindre prévision de chiffre d'affaires pour l'exercice en cours. Ces prévisions seraient d'ailleurs rapidement obsolètes si l'opérateur ferroviaire territorial prenait encore deux ou trois contrats supplémentaires dans les toutes prochaines semaines.
Bourgogne Fret Service avait déjà renforcé sa vocation logistique en procédant en juillet 2014 à l'acquisition d'une petite société fluviale travaillant dans ce secteur de la logistique. Dénommée JP Serwices, cette société entre bien dans le cadre des complémentarités fer/fluvial que recherche Bourgogne Fret Service. Interrogé sur de nouvelles opérations similaires, Yves Proux se contente d'indiquer que l'entreprise étudie "toutes les possibilités pour développer les activités".
Deux écueils à contourner
Aussi spectaculaire soit-il, le développement des activités de Bourgogne Fret Service reste à la merci de deux écueils de taille. Le premier est lié à l'état du réseau de lignes capillaires. 80 % des tonnages transportés par l'opérateur sont issus de ce type de lignes. Déjà la société avait été contrainte de réorganiser sa chaîne de transport lorsque la ligne Vénarey-les-Laumes/Époisses avait été fermée à tous trafics.
Le second écueil est lié à la hausse des péages attendue au 1er janvier 2016. "Cela pourrait avoir un impact non négligeable", explique le dirigeant, tout en indiquant que "des discussions sont en cours".
Prévoyant d'être bénéficiaire cette année, la société pourrait voir entrer d'autres partenaires que les fondateurs Europorte (67 %) et Cérévia (33 %). Là encore, des discussions sont en cours. Ces nouveaux partenaires pouvant être des coopératives, négociants ou industriels, ils devront toutefois être clients de Bourgogne Fret Service.
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