2019 avait déjà été la pire année pour le fret aérien depuis la crise financière de 2009. L’année 2020 s’est inscrite dans la même veine, avec une baisse de trafic à deux chiffres cette fois. Ce déclin est toutefois sans commune mesure avec les reculs observés au niveau du trafic passagers. Plus en détail, la demande mondiale en 2020 s’est inscrite en retrait de 10,6 % par rapport à 2019. Mais la capacité mondiale a, dans le même temps, diminué de 23,3 %. Il en a résulté une augmentation de 7,7 % du coefficient de remplissage des avions. "Cela a contribué à l’augmentation des rendements et des revenus, soutenant les compagnies aériennes et certains services passagers long-courriers dans un contexte d’effondrement des revenus provenant du transport de passagers", observe l’IATA dans son communiqué.
Une amélioration de la situation a cependant prévalu en décembre 2020, alors que la demande mondiale était inférieure de 0,5 % à l’année précédente. Comme la capacité mondiale était, dans le même temps, en baisse de 17,7 %, c’est "une pénurie de capacité persistante et grave" qui a été relevée par l’association.
Dans l’attente du retour des capacités de soute
Commentant les résultats de l’année 2020, Alexandre de Juniac, directeur général et chef de la direction de l’IATA, souligne que "le fret aérien survit à la crise mieux que le côté passagers de l’industrie. Pour plusieurs compagnies aériennes, le fret aérien est devenu en 2020 une source essentielle de revenus, malgré la faiblesse de la demande. Mais avec l’immobilisation de la flotte d’appareils de passagers (dont certains sont provisoirement transformés en avions cargo – NDLR), il demeure très difficile de satisfaire la demande sans capacité de soute. Et alors que les pays renforcent leurs restrictions de voyage en raison des nouveaux variants du coronavirus, il est difficile de s’attendre à une amélioration de la demande passagers et de la pénurie de capacité. L’année 2021 s’annonce encore difficile".
Nouvelles positives
Pour autant, certains indicateurs montrent que les conditions économiques s’améliorent. "La composante des nouvelles commandes d’exportations de l’indice des directeurs des achats est en territoire de croissance tant dans les marchés développés que dans ceux émergents. Et la production industrielle se rétablit également", conclut l’IATA dans son communiqué.
La poursuite des commandes d’avions cargo ainsi que la confirmation d’engagements sur la transformation en cargo d’anciens avions passagers constituent autant de nouvelles positives également.