Les aéroports français ont enregistré une croissance de 5,7 % pour l'activité passagers et de 3,1 % dans le secteur fret & poste en 2017. Voilà pour le verre à moitié plein. Car cette hausse ne saurait masquer "un retard de croissance par rapport aux autres pays européens, qui pose la question de la compétitivité des aéroports français", a souligné Nicolas Paulissen, délégué général de l'Union des aéroports français (UAF), lors de la présentation des statistiques annuelles.
Retard de croissance
Ce constat que fait l'UAF pour les passagers est valable pour le fret. Les aéroports français ont traité 2 792 321 tonnes en 2017, si l'on cumule le fret et la poste. Un chiffre en hausse de 3,1 %. Dans le même temps, les aéroports allemands enregistraient un trafic cumulé de 4 981 128 tonnes, en augmentation de 6,4 %. Et les aéroports espagnols, sur un marché certes beaucoup plus modeste, bondissaient de 15 % à 918 000 tonnes.
Dans le détail, le trafic fret des plates-formes françaises augmente de 3,5 % à 2 558 277 tonnes, tandis que le trafic postal se replie de 0,6 % à 234 044 tonnes. Aéroports de Paris représente 82,2 % du trafic fret. Le gestionnaire des aéroports parisiens a vu passer 2 103 359 tonnes, soit une hausse de 2,5 %. Une croissance tirée par l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle, qui progresse de 3 % à 2 011 530 tonnes. Car Orly, à l'inverse, perd 7,2 % à 91 829 tonnes.
Les aéroports régionaux ont quant à eux vu leur trafic bondir de 9,8 % à 363 207 tonnes, avec notamment de belles performances à Toulouse, Bâle-Mulhouse, Nice ou encore Vatry.
Les aéroports d'outre-mer, enfin, affichent une croissance de 1,7 % avec un volume total de 91 711 tonnes.
L'UAF mobilisée pour les Assises du transport aérien
Lors de la présentation des résultats annuels, l'UAF a fait savoir qu'elle attendait beaucoup des Assises du transport aérien qui seront lancées officiellement le 20 mars et dureront jusqu'en septembre. Placées sous le signe de la "performance", ces Assises ont pour ambition de remettre à plat le système aérien français. Le fret aérien ne figure toutefois pas au menu, les marchandises restant décidément en marge des réflexions gouvernementales, comme dans le cadre des Assises de la mobilité.
"Nous souhaitons une approche de l'écosystème du transport aérien dans son ensemble, au-delà des intérêts de tel ou tel acteur", a indiqué Thomas Juin, président de l'UAF. "Le secteur a connu une transformation profonde depuis 10-15 ans. Les aéroports étaient alors avant tout considérés comme des infrastructures, des sortes de monopoles naturels. Aujourd'hui, les exploitants d'aéroports sont en compétition, dans un monde ouvert et globalisé. On doit en permanence s'adapter et convaincre les compagnies".
Pour le président de l'UAF, il ne faudrait surtout pas que les réflexions se limitent à chercher des solutions pour sauver le pavillon français. "C'est le transport aérien en France qui doit être repensé. Il en va de l'attractivité de la destination France". Un constat qui vaut largement pour le fret aérien...